Corps à cordes : Vibrations et résonances
Musée d’Art et de Culture Soufis MTO 6 Av. des Tilleuls
78400, Chatou
Du 6 juin 2025 au 4 janvier 2026





English version
L’exposition réunit des échos, des vibrations, des transmissions et des énergies partagées entre la pensée soufie et les pratiques artistiques contemporaines.
En son centre: un setâr, luth aux cordes fragiles et vibrantes, porté par les soufis comme emblème de raffinement, de la culture intérieure (letâfet en arabe, en persan et en turc), et vecteur de transformation spirituelle. Corps résonant, le setâr devient ici métaphore: celle d’un cœur vibrant, tendu entre ciel et terre. Il invite à accorder son écoute aux dimensions vibratoires de l’émotion, aux mouvements du soin, de la mémoire et de la transmission – qu’ils soient humains, ancestraux, écologiques ou invisibles.
À travers les gestes de l’écoute, les récits oraux, les chants, les rituels, les rêves ou les visions, le corps apparaît comme un espace vivant de passage: un médium sensible où circulent savoirs oubliés, voix silencieuses et mémoires encodées. Les œuvres exposées se déploient à l’intersection de l’art, du soin, de la spiritualité et de la pensée sonore. Elles explorent une manière d’écouter au-delà de l’audible.
Le musée lui-même devient un corps résonant : une architecture vibrante, poreuse au vivant qui l’entoure. L’exposition s’ancre dans les rythmes du fleuve, les lignes symboliques du jardin, la présence discrète des plantes médicinales et aromatiques. Ces correspondances invitent à affiner la perception, à ressentir – à travers son propre corps – une écoute incarnée du monde, située et active.
Artistes : Rada Akbar, Nevin Aladağ, Brook Andrew, Meris Angioletti, Katy’taya Catitu Tayassu, Paula Valero Comín, JJJJJerome Ellis, Célia Gondol, Yoshimi Futamura, Guadalupe Maravilla, Marie-Claire Messouma Manlanbien, Sara Ouhaddou, Vesna Petrešin et Charwei Tsai.
Commissariat: Elena Sorokina et Simona Dvorak
Conseil curatorial: Nataša Petrešin-Bachelez et l’Initiative for Practices and Visions of Radical Care
Assistante curatoriale: Marion Mille
Coordination: Golzar Yousefi, Amina Ait Ali
Scénographie: Zeynep Inanc
Design graphique: Christophe Clarijs
Crédits photographiques: Frédéric Poletti
Reading with Echo : On Generosity
AWARE, Villa Marie Vassilieff, 21 Avenue de Maine, 75015 Paris26 et 27 juin 2025




English version
Pour sa quatrième et dernière édition du programme intitulé Care as Methodology, l’Initiative for Practices and Visions of Radical Care est heureuse de présenter Reading With Echo : On Generosity, un projet imaginé par Valentina Desideri et Denise Ferreira da Silva où les participant·es sont convié·es à partager une séance d'exploration collective autour du tarot, du soin et de la « poéthique » de la générosité. Ce programme a été conçu à la suite d’une invitation d’AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions.
Ancré dans leur approche singulière de la lecture, ce jeu naît des interprétations « poéthiques » de la poésie — notamment celle d’Ai Ogawa — et prend forme à travers le tirage des cartes de tarot, des séances de Reiki et d'une recherche intuitive.
Plutôt que de réinventer le tarot dans sa forme classique, le jeu de tarot Echo repense ses fondements éthiques. Il s’écarte de l’arc classique et linéaire de l’accomplissement personnel, incarné dans les jeux traditionnels par la figure du magicien, pour proposer une lecture plus complexe, stratifiée.
Dans ce jeu, l’Impératrice devient Générosité : non plus une figure figée, mais une force reconnaissant l’existence comme un processus perpétuel de recomposition et de décomposition. Le sens n’est plus assigné à une finalité ou à une fonction unique, mais émerge dans l’infini, dans un déploiement sans fin de ce qui traverse l’espace et le temps.
Pour prolonger cette réflexion, Valentina et Denise proposent une étude collective de l’Impératrice — et de la figure de la Générosité qu’elle évoque.
Cet événement est produit en collaboration avec l’artiste visuelle Petra Bauer, à l'origine du projet Feminism Art Maintenance (F.A.M).
Crédits photographiques: Tawfiq Sediqi
Poetics of Tasting : a Tale of Resistance
AWARE, Villa Marie Vassilieff, 21 Avenue de Maine, 75015 Paris
13 mai 2025





English version
Pour sa troisième édition du programme « Care as Methodology », l’Initiative a le plaisir de présenter Poetics of Tasting : a Tale of Resistance, développée en collaboration avec les collectifs INLAND, Basta Theatre et La Famille Rester.Étranger. Ce programme a été conçu suite à une invitation d’AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions.
Poetics of Tasting explore la mémoire culinaire à la fois comme un lieu de transmission culturelle et une pratique active de résistance. Les recettes ne sont pas simplement envisagées comme des instructions, mais comme des répertoires alternatifs de savoirs, des formes d’épistémologie incarnée qui renferment des histoires, des gestes et une mémoire locale dépassant le simple langage écrit.
Le public est invité à s’immerger dans ces récits par le biais de sensations et de dialogues performatifs avec les collectifs participants. Les expériences sensorielles telles que le goût, le ou le touché deviennent essentielles pour comprendre comment les savoirs culinaires reflètent les conditions affectives et sociales dans lesquelles la nourriture est préparée, partagée et remémorée.
Les recettes fonctionnent comme des archives vivantes, transmettant des pratiques culturelles à travers les générations et les territoires, et préservant des identités et ce, même dans des contextes marqués par la dépossession, le déplacement ou l’exil. La transmission du goût, à travers la texture, le parfum, la chaleur créé ainsi un sentiment de communauté, en particulier dans les contextes d’absence physique.
L’incapacité de cuisiner ou de partager un repas, comme c’est le cas pour les communautés contraintes à l’isolement, perturbe la continuité de la mémoire culturelle et du sentiment d’appartenance à cette communauté.
Crédits photographiques: Marion Mille, Zala Norčič
On Art As Healing Practice
AWARE, Villa Marie Vassilieff, 21 Avenue de Maine, 75015 Paris
3 décembre 2024









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Le 3 décembre à AWARE: Archives of Women Artists, Research and Exihibitions nous nous sommes retrouvés pour un événement inspirant axé sur le pouvoir transformateur de l'art-thérapie. Dans le cadre de la série "Care as Methodology" de l'Initiative for Practices and Visions of Radical Care, cet événement explore le travail pionnier de Sigríður Björnsdóttir, une artiste islandaise et partenaire de vie et collaboratrice de Dieter Roth qui a commencé à développer des méthodes d'art-thérapie en 1952 pour aider les enfants hospitalisés à exprimer et surmonter leurs émotions. Son approche met en avant le pouvoir guérisseur de la nature—le toucher du sol, des feuilles et d'autres matières organiques—qui permet de reconnecter les individus à leur environnement et de favoriser la résilience émotionnelle. Cette approche trouve un écho chez Tamara Singh, qui travaille avec des personnes se sentant marginalisées dans la société française et met particulièrement l'accent sur les notions de confiance, de joie et de jeu. Dans ses projets artistiques, elle utilise des matériaux comme l'osier, le jonc, l'argile, la terre, organisant le sens et la matière organique dans des installations éphémères.
Art Can Heal: La vie et l'œuvre de Sigríður Björnsdóttir est également le titre d'un livre écrit par l'artiste et sociologue née à Reykjavik, Ágústa Oddsdóttir, coordonné par son fils et artiste Egill Sæbjörnsson. Ágústa suit les traces de sa mère, intégrant son parcours sociologique à l'art-thérapie. Elle utilise des textiles familiaux recyclés dans son travail, comme dans sa série en cours Mom's Balls, qui préserve les souvenirs générationnels et raconte des histoires de résilience. Egill apporte une perspective unique, combinant technologie, sculpture et son pour explorer les frontières entre le virtuel et le physique, reflétant les effets thérapeutiques de l'expression créative.
La rencontre entre Ágústa Oddsdóttir, Egill Sæbjörnsson et Tamara Singh met en lumière l'importance du processus d'autonomisation. La discussion propose une perspective sur l'art en tant que pratique située, façonnée par les émotions et les souvenirs, agissant comme un protocole de guérison, une pratique de soin et de solidarité.
Crédits photographiques:
Art Can Heal, écrit par Ágústa Oddsdóttir, sur la vie et l'œuvre de Sigríður Björnsdóttir, publié par König Books, 2023 Tawfiq Sediqi
Yaqian Yin
Archiving Gaza
Madrid
Fin 2024


English version
L'Initative a organisé la résidence de solidarité de l'artiste palestinien Shareef Sarhan à Inland House à Madrid, en Espagne, pendant trois mois à la fin de l'année 2024.
Son espace artistique, Shababek Art Space ,a été détruit lors d’un bombardement par les forces israéliennes. Malgré l'absence de soutien institutionnel en Espagne, l’Initiative lui a offert un espace pour exposer son travail et témoigner de la réalité de Gaza à travers une série de photographies en noir et blanc prises entre 2020 et 2023.
Son exposition, centrée sur la vie des pêcheurs de Gaza, raconte leur lutte quotidienne pour survivre sous le blocus israélien, avec un accès restreint à la mer et des moyens de subsistance constamment menacés.
Après l'invasion de Gaza en octobre, le port a été bombardé et la plupart des centaines de bateaux de Gaza ont presque disparu ou ont été coulés. Ces images, figées dans le temps, apportent un horizon d'espoir et de résistance aux habitants de Gaza.
L’Initiative a également organisé une vente solidaire de ses photographies pour aider l'artiste à retrouver sa famille, dont il est séparé depuis le début de la guerre.
Crédits photographiques:
Shareef Sarhan