INITIATIVE FOR PRACTICES AND VISIONS OF RADICAL CARE


English version

Initiative for Practices and Visions of Radical Care, fondée par Nataša Petrešin-Bachelez et Elena Sorokina, est née en région parisienne lors du premier confinement lié à l’épidémie de COVID-19. Johanna Fayau et simona dvorák les ont ensuite rejoint.

Formée sur la base d’amitiés et de liens professionnelles, l’Initiative se donne pour mission de réunir des recherches et des pratiques curatoriales et artistiques liées aux pratiques du soin, qui s'interrogent sur des problématiques associées à la solidarité et au care. La notion de care est de plus en plus explicitement liée à celle de solidarité et se situe à l'intersection de mouvements sociaux, antiracistes et écologiques.

Se positionnant comme une protection, plutôt qu’une contestation, elle souligne l'importance de prendre soin et d'être des garant.es, attentif.ves et bienveillant.es de nos sociétés comme écosystèmes. Faisant face à la crise du COVID-19 et aux mobilisations du mouvement Black Lives Matter, la France connaît l’une des discussions les plus vives sur les questions de racisme et de care en Europe. En effet, l'histoire française du colonialisme et de la discrimination raciale diffère considérablement de celles d'autres pays. Plusieurs institutions d'échelle modeste franciliennes ont entrepris, depuis de nombreuses années, un travail engagé consacré à l'ensemble de ces questions.

Nous souhaitons mettre en relation ces espaces essentiels sur le plan social et artistique avec d'autres travailleur.ses de l'art et publics européens et internationaux.

Nataša Petrešin-Bachelez et Elena Sorokina

Email
Instagram


WHW Akademija 

17 et 18 mai 2024

English version

Dans le cadre du programme 2024 ‍WHW Akademija Summer School, l'Initiative a été invitée à se joindre à l'équipe professorale pour mener une série d'ateliers et de conversations destinés à la cohorte d'artistes. Le programme s'est concentré sur la refonte et le redéveloppement des notions de care et de valeurs éco-sociales, "avec une attention particulière aux stratégies de réparation, aux écologies artistiques et à l'apprentissage collectif".

Le 17 mai, les participant.es se sont entretenu.es lors d’une conversation avec Elena Sorokina et l'artiste Charwei Tsai. Au cours de la session, Tsai a présenté un extrait de sa vidéo Hear Her Singing (2017) réalisée en collaboration avec le cinéaste tibétain Tsering Tashi Gyalthang. La vidéo met en scène des membres du Refugee Women Drama Group, un atelier de thérapie vocale pour les femmes détenues et demandeuses d'asile au Royaume-Uni.

Interrogée sur les gestes de solidarité et de care dans son travail, Tsai a évoqué un récent voyage au Népal au cours duquel elle avait fabriqué des pots d'argile avec la communauté locale. Ces pots, destinés à servir d’offrande au bien-être collectif, avaient été sculptés par différentes personnes, de quoi éliminer la notion d’attribution individuelle. Tsai a également évoqué la liberté qu'elle ressent lorsqu'elle travaille avec des matériaux organiques, leur retour à la terre établissant un sentiment de confiance applicable aux efforts humains collaboratifs.

Le lendemain, Elena Sorokina et Natasa Petresin-Bachelez ont organisé une station de rechargement avec l'activiste Magdi Masaraa. L'exercice était inspiré par l'intervention de Saul Williams et Anisia Uzeyman au sein de l'exposition When Solidarity is Not a Metaphor présentée à la Biennale de Venise 2024. Au cours de cette session, les participant.es ont été amené.e à créer un espace d'espoir par la lecture de poèmes et des textes d'Ocean Vuong, de Felix Gonzalez Torres et d'Alessandra Pomarico, parmi d’autres. Certain.es participant.es ont également partagé des écrits et des histoires personnelles. Magdi Masaraa a ensuite présenté son travail ainsi que son initiative Durmongaa. La journée s'est terminée par un échange convivial entre l'activiste et les participant.es.

Crédits photographiques : Sanja Bistričić Srića