INITIATIVE FOR PRACTICES AND VISIONS OF RADICAL CARE


English version

Initiative for Practices and Visions of Radical Care, fondée par Nataša Petrešin-Bachelez et Elena Sorokina, est née en région parisienne lors du premier confinement lié à l’épidémie de COVID-19. Johanna Fayau et simona dvorák les ont ensuite rejoint.

Formée sur la base d’amitiés et de liens professionnelles, l’Initiative se donne pour mission de réunir des recherches et des pratiques curatoriales et artistiques liées aux pratiques du soin, qui s'interrogent sur des problématiques associées à la solidarité et au care. La notion de care est de plus en plus explicitement liée à celle de solidarité et se situe à l'intersection de mouvements sociaux, antiracistes et écologiques.

Se positionnant comme une protection, plutôt qu’une contestation, elle souligne l'importance de prendre soin et d'être des garant.es, attentif.ves et bienveillant.es de nos sociétés comme écosystèmes. Faisant face à la crise du COVID-19 et aux mobilisations du mouvement Black Lives Matter, la France connaît l’une des discussions les plus vives sur les questions de racisme et de care en Europe. En effet, l'histoire française du colonialisme et de la discrimination raciale diffère considérablement de celles d'autres pays. Plusieurs institutions d'échelle modeste franciliennes ont entrepris, depuis de nombreuses années, un travail engagé consacré à l'ensemble de ces questions.

Nous souhaitons mettre en relation ces espaces essentiels sur le plan social et artistique avec d'autres travailleur.ses de l'art et publics européens et internationaux.

Nataša Petrešin-Bachelez et Elena Sorokina

À propos de nous/About us

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Reading with Echo : On Generosity

AWARE, Villa Marie Vassilieff,

21 Avenue de Maine, 75015 Paris

27.06.2025 - 28.06.2025


English version

Pour sa quatrième et dernière édition du programme intitulé Care as Methodology, l’Initiative for Practices and Visions of Radical Care est heureuse de présenter Reading With Echo : On Generosity, un projet imaginé par Valentina Desideri et Denise Ferreira da Silva où les participant·es sont convié·es à partager une séance d'exploration collective autour du tarot, du soin et de la « poéthique » de la générosité. Ce programme a été conçu à la suite d’une invitation d’AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions.

Ancré dans leur approche singulière de la lecture, ce jeu naît des interprétations « poéthiques » de la poésie — notamment celle d’Ai Ogawa — et prend forme à travers le tirage des cartes de tarot, des séances de Reiki et d'une recherche intuitive.

Plutôt que de réinventer le tarot dans sa forme classique, le jeu de tarot Echo repense ses fondements éthiques. Il s’écarte de l’arc classique et linéaire de l’accomplissement personnel, incarné dans les jeux traditionnels par la figure du magicien, pour proposer une lecture plus complexe, stratifiée.

Dans ce jeu, l’Impératrice devient Générosité : non plus une figure figée, mais une force reconnaissant l’existence comme un processus perpétuel de recomposition et de décomposition. Le sens n’est plus assigné à une finalité ou à une fonction unique, mais émerge dans l’infini, dans un déploiement sans fin de ce qui traverse l’espace et le temps.

Pour prolonger cette réflexion, Valentina et Denise proposent une étude collective de l’Impératrice — et de la figure de la Générosité qu’elle évoque.

Cet événement est produit en collaboration avec l’artiste visuelle Petra Bauer, à l'origine du projet Feminism Art Maintenance (F.A.M).

Denise Ferreira da Silva est une artiste et philosophe, titulaire de la Chaire Samuel Rudin en Sciences humaines au département des Langues et Littératures espagnoles et portugaises de l’Université de New York.
Elle est l’autrice de Toward a Global Idea of Race (University of Minnesota Press, 2007), The Impagavel Divide (Workshop of Political Imagination and Living Commons, 2019) et Unpayable Debt (Stenberg / MIT Press, 2022).
Son œuvre artistique comprend les films Serpent Rain (2016), 4Waters-Deep Implicancy (2018), Soot Breath / Corpus Infinitum (2020), en collaboration avec Arjuna Neuman ; ainsi que les pratiques artistiques relationnelles Poethical Readings et Sensing Salon, en collaboration avec Valentina Desideri.
Elle a performé et donné des conférences dans le monde entier : au Centre Pompidou (Paris), à la Whitechapel Gallery (Londres), au MASP (São Paulo), au Musée Guggenheim (New York) et au MoMA (New York). Ses textes ont également fait l’objet de publications à la Biennale de Liverpool (2017), à la Biennale de São Paulo (2016), à la Biennale de Venise (2023, 2017), à la Documenta 14, ainsi que dans des revues d’art et de critique telles que Canadian Art, Texte zur Kunst et e-flux.


Valentina Desideri est artiste et chercheuse au Centre for Arts and the Political Imaginary (CAPIm) à l’Institut royal des arts/HDK-Valand en Suède.
Elle a suivi une formation en danse contemporaine au Laban Centre de Londres (2003-2006), puis a été diplomée des Beaux-Arts de l’Institut Sandberg d’Amsterdam (2011-2013). Elle est aujourd’hui titulaire d’un doctorat intitulé Race, Gender, Sexuality and Social Justice de l’Université de Colombie-Britannique, à Vancouver (2023). Elle pratique la Fake Therapy et la Political Therapy, et est l’une des co-organisatrices du Performing Arts Forum, un espace artistique géré par des artistes dans le nord de la France.
Elle collabore également avec Stefano Harney avec qui elle a co-écrit deux textes, ainsi qu’avec Denise Ferreira da Silva, au côté de qui elle a développé les Poethical Readings (2015), le projet The Sensing Salon (2016), et dernièrement Reading With Echo (2024), des projets en constante évolution.
Elle est également membre de la plateforme en ligne www.ehcho.org.

Petra Bauer est une artiste et cinéaste basée à Stockholm dont la pratique se déploie à travers des collaborations à long terme à l’intersection de la politique féministe, des mouvements sociaux et de l’image en mouvement.
Elle aborde le cinéma non pas comme une simple représentation, mais comme une méthode partagée – une méthode qui écoute, questionne et construit des solidarités au-delà des différences. Son travail fait du film un espace de recherche collective, de mémoire politique et de répétition de formes de vie alternatives. Bauer a étudié à l’Académie d’art de Malmö et est titulaire d’un doctorat de l’Université Konstfack sur les arts, l’artisanat et le design.
Elle est actuellement professeure à l’Université des Arts de Stockholm et occupe depuis 2016 une chaire sur l’image en mouvement à l’Institut royal des arts. Peu à peu, elle a co-développé des processus cinématographiques et pédagogiques avec des réseaux locaux, allant de la défense des droits des travailleur·euses du sexe en Écosse par SCOT-PEP aux archives féministes et aux centres de femmes à travers l’Europe. Ces projets sont façonnés par une politique de l’écoute, où la narration devient à la fois une forme de résistance et une pratique de soins. Ses films et ses recherches ont été présentés dans des lieux tels que The Showroom, Collective, Fruitmarket, Tensta konsthall, la Biennale de Venise et le Museo Reina Sofía, entre autres.



Crédits Photographiques:
Tawfiq Sediqi